Изображения страниц
PDF
EPUB

que ne le seroit celle du trésor public, s'il étoit chargé de cette dépense.

L'église catholique, indépendamment du casuel et des dons volontaires, jouit du produit de quelques terres qui lui ont été données par les rois d'Immirette : sept ou huit familles d'esclaves y sont attachées.

Le couvent de Kotaïs a, depuis quatre ans, pour supérieur un père Capucin, ou, comme les appellent les gens du pays, un padre, né à Mantoue. C'est un prêtre d'un caractère doux, conciliant, bon médecin, et qui, sous ce double rapport, est véritablement utile et convenable à la place qu'il occupe.

CHAPITRE XIII.

Climat.-Température.-Maladies.-Fleuves et rivières de

I'Immirette.-Agriculture.-Industrie.-Commerce.

Climat.-Température.-Maladies.

L'IMMIRETTE, située au 42° degré de latitude, et garantie contre les vents du nord par les hautes montagnes du Caucase, seroit exposée pendant huit mois de l'année à de fortes chaleurs, si l'air n'y étoit fréquemment rafraîchi par des pluies abondantes. J'ai déjà fait observer que, quand les vents viennent de la mer, les nuages, amoncelés et retenus par les forêts qui couvrent cette contrée, et par les montagnes dont elle est environnée, déterminent des orages qui durent quelquefois plusieurs jours.

Cependant les années sont loin de se ressembler, et on peut être assuré d'avance que, lorsque les vents, constamment à l'est, empêchent les bâtiments venant d'Europe d'entrer dans la mer

de Marmara, il ne pleut pas en Immirette. A ces années d'exception près, on compte généralement cent vingt à cent cinquante jours de pluie par an dans l'ancienne Colchide, tandis qu'en Géorgie, limitrophe de cette contrée, il ne pleut que trente à quarante jours dans l'année. Ainsi l'Immirette est, sous quelques rapports, à l'égard de la Géorgie, ce que la côte de Malabar est à celle de Coromandel.

La fertilité de la terre, favorisée par les pluies et par les rivières qui arrosent l'Immirette, détermine une force de végétation dont on trouve peu d'exemples, même dans les pays les plus renommés pour l'excellence du sol. Malheureusement cette fertilité, loin d'être utile à la foible population de cette contrée, est devenue pour elle une cause d'insalubrité. En effet, les plantes sauvages et vigoureuses qui couvrent la plaine de Kotaïs, n'étant pas récoltées, pourrissent sur la terre, et déterminent de fréquentes maladies, dont les plus ordinaires sont des fièvres intermittentes. On y est aussi quelquefois exposé à des affections cutanées et à des fièvres chaudes et putrides. Ces maladies règnent depuis le 15 juillet jusqu'au 15 octobre. Elles atteignent particulièrement les habitants qui travaillent dans la plaine pendant les grandes chaleurs de

l'été, et les étrangers qui, dans leur régime alïmentaire, dans les habitudes de la vie, et dans la situation de leur demeure, négligent de se conformer aux usages du pays.

Les soldats Russes sont plus sujets aux maladies que les autres Européens qui arrivent en Immirette: la mortalité, parmi eux, s'élève quelquefois au sixième et même au cinquième des garnisons. On en doit chercher la cause dans leurs vêtements en toile, si mal appropriés à un pays dont l'atmosphère éprouve de continuelles variations; dans leur insouciance sur leurs logements et leur nourriture; dans leurs longs carêmes; enfin dans les réglements de leurs hôpitaux. Ces réglements peuvent convenir à l'intérieur de la Russie, où le climat contribue à donner du ressort, mais non aux provinces Russes au-delà du Caucase, où un soldat convalescent et affoibli par la chaleur, ne peut se rétablir avec une bouteille de vin par semaine, ce qui est, m'a-t-on assuré, le maximum de la ration qu'il est permis à un médecin de prescrire à ses malades.

Ce vice dans le régime des hôpitaux, où les soldats sont cependant généralement bien traités, provient sans doute de ce qu'on n'a pas encore songé à rédiger un réglement parti

[ocr errors]

culier pour les hôpitaux de l'armée en Géorgie.

Qu'on me permette ici de citer, comme exemple digne d'être imité par toutes les puissances, la sage prévoyance du gouvernement Anglais, et les soins touchants et généreux qu'il prodigue à ses soldats dans les colonies. Golberry raconte qu'ayant trouvé à Saint-Louis du Sénégal une instruction pour les hôpitaux Anglais, il y remarqua avec admiration que le médecin étoit autorisé à acheter du vin de Bordeaux pour les convalescents, même quand le prix dépasseroit 6 fr. la bouteille. Lorsqu'en 1822, le choleramorbus exerçoit ses ravages au Bengale, dans un hôpital où il y avoit deux cents soldats malades, chacun d'eux avoit un Indou pour le soigner..

L'insalubrité de l'Immirette ne provenant ni de marais ni d'étangs, ni d'aucune autre cause difficile à détruire, tout porte à croire qu'elle cessera lorsque la population aura augmenté dans cette contrée, et que, par suite, la culture y aura pris les développements dont elle est susceptible. Au surplus, parmi les indigènes, habitants de Kotaïs, le nombre des décès n'excède pas proportion ordinaire des pays les plus salubres de l'Europe. On en pourra juger par le tableau extrait du registre de l'état civil des catholiques,

la

« ПредыдущаяПродолжить »