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>> prodigalités de la nature semblent ne rien lais>> ser à desirer aux habitants de cette contrée » de ce qui peut contribuer à leur bonheur. »>

Commerce.

Les marques d'une éternelle vétusté, empreintes sur presque toutes les forêts de la Colchide, annoncent assez que la culture des terres y a toujours été bornée, et que ses productions n'ont jamais été qu'un foible accessoire de son commerce. La vente des esclaves en a toujours été la branche la plus importante et la plus lucrative : elle étoit favorisée par la beauté de leurs traits et de leurs formes. Ces esclaves tenoient lieu de marchandises dans les échanges, et d'argent dans le paiement des tributs. En parlant de cet odieux trafic, l'historien Gibbon dit : <«<Lorsque l'humanité gémit du commerce hon>> teux que les habitants de cette contrée fai>> soient de leurs femmes, de leurs filles, de >> leurs sœurs, le philosophe observe du moins, » avec une sorte de consolation, que c'est au » mélange de ces esclaves avec les peuples de » l'Asie, et surtout avec ceux de la Turquie >> d'Europe, que ces nations doivent le perfec>>tionnement de leurs formes. Il seroit difficile

>> aujourd'hui de reconnoître dans les habitants >> de Stamboul les descendants de ces Huns qui » vinrent, sous Attila, ravager l'Europe, et que » les historiens du temps citent pour leur dif

>> formité. >>

L'occupation de la Colchide par les Russes a mis fin à la vente des esclaves, et cette mesure, dictée par l'humanité, a eu quelque influence sur la puissance de l'empire ottoman, qui recrutoit ses meilleurs soldats parmi les enfants des chrétiens de la Colchide et de la Géorgie.

Aujourd'hui le commerce de cette contrée comprend seulement quelques productions d'une foible valeur : deux cent mille okes de cire (près de six cent mille livres), une assez grande quantité de miel, des cuirs de bœuf et de buffle, des fourrures, du tabac, des bois de noyer et deux ou trois chargements de maïs pour Trébizonde et Constantinople.

Depuis que l'ukase du 8-20 octobre 1821 a accordé une franchise commerciale aux provinces Russes au-delà du Caucase, ces contrées jouissent d'un commerce de transit et de commission assez important. La première expédition d'Odessa pour le port de Redoute-Kalé a eu lieu en janvier 1822; et la valeur des importations depuis le 1er juillet 1824 jusqu'au 1o juillet 1825,

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s'est élevée à près de 3 millions. Des habitants de Kotaïs, de Surhamet de quelques villages de la Mingrelie, se sont associés pour le transport des marchandises à dos de cheval. Dans le principe, on payoit de Redoute à Tiflis 4 à 5 roubles le poud (12 à 15 francs le quintal): le prix en est depuis tombé à moitié. Comme ces transports se paient comptant, cette industrie a versé de l'argent dans le pays, et a été utile à l'agriculture et au commerce.

Dans la Mingrelie et le Gouriel, long-temps tributaires de la Turquie, et même dans l'Immirette, qui étoit dominée par cette puissance, on se sert des poids, mesures et monnaies turcs: cependant, comme le cours des monnaies n'y est pas forcé comme à Constantinople et à Smyrne, la détérioration successive de la piastre ne gêne en rien la vente des marchandises.

Si le commerce d'importation en Mingrelie est devenu assez considérable pour le transit, il est encore bien foible pour la consommation locale. Deux ou trois pièces de brocard d'or ou d'argent, quelques pièces de soieries, des draps, des toiles de coton blanches et peintes, du sucre en pain, de l'huile, du vin de Champagne, des quincailleries, des porcelaines, des cristaux et quelques autres marchandises ont

trouvé dans ces contrées un débit borné, mais assez avantageux. On doit ajouter aux importations quelques chargements de fer et de sel.

Mais le commerce d'un peuple à peine en contact avec l'Europe, privé d'agriculture et d'industrie, ne peut servir de point de comparaison avec le commerce de la Colchide, tel qu'il deviendra lorsque l'Europe y aura porté ses arts, ses connoissances agricoles et des capitaux. Alors, laissant même de côté les relations qui seront la suite d'un immense transit et de rapports continuels avec des marchands arrivant des parties les plus éloignées de l'Europe et de l'Asie, et nous bornant aux effets de la consommation locale, il est impossible de n'y pas trouver déjà les éléments d'un grand commerce. En effet, la population actuelle de l'Immirette, y compris les troupes Russes, peut

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et Redoute-Kalé ont des rapports journaliers avec la population d'Akhaltzikhe, qui s'élève à cent mille âmes, et avec celle de l'Arménie turque et de la Natolie, avec lesquelles les communications sont faciles. On a de fréquentes relations avec les Abazes; on peut les étendre à la côte de la Circassie, y comprendre enfin une partie des nombreuses peuplades du Caucase. Ce n'est donc pas s'écarter de l'exactitude, que d'évaluer au moins à six cent mille âmes la population que des négociants fixés à Kotaïs pourroient alimenter; et cette population, enrichie par l'agriculture et le commerce, réclamera tout ce qui sera nécessaire à ses vêtements, à l'ameublement de ses maisons, tout ce qui est exigé par une culture perfectionnée.

Saint-Domingue, au commencement du siècle dernier, n'étoit habitée que par quelques flibustiers venus de l'ile de la Tortue. En 1788, on y comptoit:

27,000 blancs,

21,000 mulâtres et nègres libres, et 405,000 esclaves,

453,000 habitants. Cette population donnoit lieu à une importation annuelle de 54 millions de francs en produits du sol, et des manufac

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