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atteste assez qu'elle desire dans l'Amérique méridionale des consommateurs dans sa dépendance, et non des producteurs don't la rivalité seroit à craindre pour le monopole des denrées coloniales. gogos m Il seroit donc possible que, quelle que soit l'organisation définitive des nouveaux États qui se forment en Amérique, ils fussent un jour placés sous la double dépendance de l'Angleterre et des États-Unis, et que ces révolutions n'eussent qu'une foible influence sur la prospérité du continent de l'Europe.

Ici se présente une question: l'Europe a-t-elle dans ses mains les moyens de remédier à cet état de choses, de rétablir un équilibré entièrement rompu, de forcer 'Angleterre à ne pas abuser de sa domination maritime, et de mettre fin à des envahissements continuels qui finiroient par ne laisser aux grands États du continent d'autre commerce extérieur que celui qu'il plairoit au gouvernement Anglais de tolérer ? pildoq; ad vza obes 49101994

J'avoue

que la question est si neuve et

d'une si grande importance, 'que ce n'est qu'avec une extrême réserve et une excessive circonspection que je me hasarde à présenter mes idées à cet égard.

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Deux moyens s'offrent pour contre-balancer la puissance de l'Angleterre (1), et ce mot puissance doit être pris dans l'ac

(1) Si dans les moyens que j'indique pour soustraire le commerce de l'Europe à la domination de l'Angleterre, je ne fais pas mention du rétablissement des grandes marines en Espagne, dans la Belgique, dans le Danemark, en Suède, sur le golfe de Finlande, sur la mer Noire, et notamment dans nos ports, ce n'est pas assurément que je partage l'opinion de ces nombreux écrivains qui, jugeant toujours les choses sur ce qu'elles sont, et non sur ce qu'elles ont été, et sur ce qu'elles peuvent devenir, ne cessent de proclamer que la France ne sera pas, avant un siècle, en état de lutter contre les flottes de l'Angleterre.

Non, sans doute, elle n'y parviendroit jamais, si nous nous bornions à envisager l'excès du mal, sans chercher à y porter remède. Lorsque Louis XIV vou. lut créer en peu d'années cette marine qui, sous les Tourville et les Duquesne, battit les flottes réunies de l'Angleterre et de la Hollande, ce monarque proportionna les moyens d'exécution à la grandeur de ses vues. Il ne connoissoit rien d'impossible avec

ception la plus étendue, comprendre argent, crédit, commerce, navigation, population, colonies, forces de terre et de

mer.

Le premier consiste, non dans une neutralité armée, mais dans une neutralité pacifique, qui lieroit entre elles les grandes

une volonté ferme, et un peuple comme le sien.

Un siècle après, Louis XVI, qui joignoit à d'éminentes vertus, des vues profondes et un ardent amour pour la gloire de la France, ne partagea point le découragement qu'après la paix de 1763 avoit manifesté le ministre de la marine Berrier, lorsqu'il ne craignit pas de proposer en plein conseil de faire vendre à l'enchère les munitions navales qui restoient dans nos arsenaux, parce que, disoit-il, le rétablissement de nos forces navales étoit impossible. Louis XVI ne s'arrêta pas aux obstacles; il voulut récréer sa marine; et, pendant la guerre d'Amérique, nos flottes armées se montrèrent avec avantage sur toutes les mers, et dominèrent dans celles de l'Inde.

Ce qui s'est fait deux fois, peut être fait encore; mais on n'y parviendra jamais, tant que, par la situation et la nature de notre commerce extérieur, on laissera le personnel de la marine se détruire successivement. Des vaisseaux seroient sans objets, si nous n'avions ni officiers experts, ni matelots pour les

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puissances de l'Europe par les intérêts d'un vaste commerce.

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Le second seroit de porter la plus grande partie du commerce de l'Europe avec l'Asie sur la mer Noire, et, dans le cas d'une guerre maritime, de se trouver ainsi en situation de rétablir entre ces deux antiques parties du monde les relations de commerce, telles qu'elles existoient avant la découverte de l'Amérique et celle du cap de Bonne-Espérance.

En faveur de l'intérêt que présente cette question, on me pardonnera les explications dans lesquelles je suis forcé d'en

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L'Europe doit à l'accord des puissances continentales la paix dont elle jouit depuis dix ans ; mais cet accord, qui a pour double but la stabilité des trônes et la tranquillité des États, ne deviendra véritablement solide que le jour où les souverains unis, fixant leur attention sur les grands intérêts du commerce, adopteront les mesures propres à établir entre leurs sujets cette multiplicité de rapports et d'échanges,

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- Pour atteindre ce but, il ne s'agiroit que d'organiser sur de sages et larges bases un tarif général de douanes éntre les peuples de l'Europe, tarif naturellement su bordonné aux modifications qui seroient indiquées par les localités et la situation particulière des États. Toute prohibition seroit exclue d'un pareil tarif, et on ne maintiendroit que les droits jugés indis pensables pour ne pas anéantir les industries manufacturières particulières à chaque contrée. Multiplier entre les habitants de l'Europe les échanges, augmenter leurs besoins, leur assurer plus de moyens de les satisfaire, n'est pas nuire à leur bienêtre, et encore moins compromettre leur

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Afin de donner à de telles mesures tout l'avantage qui pourroit y être attaché, par+ tout comme en France et en Autriche, le transit seroit exempt de droits et spécia lement protégé. Contester les avantages d'une pareille mesure ou s'en effrayer, ce

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