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interrompus: ils en ont établi à Riga, à Stockholm, à Rotterdam. Depuis 1737 jusqu'en 1745, ils en ont eu dans les ports principaux de la mer Caspienne.

En France, les vins de Bordeaux formoient une des branches importantes du commerce avec l'Angleterre : des maisons anglaises se fixent dans cette ville, et y sont bientôt entourées de crédit et d'estime; plus loin, ses fabriques réclament les belles laines de l'Espagne, et des négocians Anglais, établis à Bilbao, leur en assurent les meilleures qualités. A Porto, à Lisbonne, à Cadix, dans l'île de Madère, à Malaga, à Carthagène, à Alicante, à Benicarlo, à Barcelonne, des comptoirs anglais achètent et expédient dans leur patrie les vins de ces contrées destinés pour sa consommation. A Gênes, à Livourne, à Naples, on trouve de riches maisons anglaises. Enfin, sur la côte d'Afrique, à Alep, à Smyrne, à Constantinople, à Odessa, à Taganrog, son commerce a des commissionnaires riches et dignes de con

fiance.

Les nombreux voyages entrepris aux frais du gouvernement Anglais depuis trente ans, l'attention suivie avec laquelle il s'est assuré dans tous les ports de commerce du globe des correspondants de sa nation, son zèle à y étendre ses relations, annoncent d'une manière évidente qu'avant de permettre que les arts et les sciences s'appliquassent à ses fabriques, et que leurs produits se fussent multipliés hors de toute proportion avec ce qui étoit auparavant le résultat du travail des mains, il a voulu d'avance leur assurer un débouché égal à leur prodigieuse multiplication.

Ainsi l'Angleterre a évité le danger attaché à l'introduction des mécaniques, et la France touche au moment du péril, si enfin on ne s'occupe immédiatement de procurer à nos produits manufacturés des débouchés importants par le commerce

extérieur.

L'attention du gouvernement du Roi doit donc embrasser non-seulement l'Amérique entière, mais encore l'Afrique, et surtout l'Asie, la plus ancienne partie

du monde, celle où la population ressent le plus tous les besoins de la consommation ordinaire, et ceux du luxe le plus recherché.

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Mais cette attention doit être le résultat d'une conviction entière; elle doit être imprimée par le souverain lui-même, par toute la haute classe de la société.

En Angleterre, la noblesse honore le commerce. Des maisons illustres y possèdent des manufactures, et dans les pairs qui siégent au parlement, il en est dont les frères sont comptés parmi les négociants de la ville de Londres.

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A Venise, que j'ai déjà citée, les familles les plus anciennes, celles qui fournissoient des doges, s'étoient toutes enrichies par le commerce.

A Florence, les immenses richesses des Médicis, qui donnèrent deux reines à la France, provenoient de leurs fabriques de soieries et des relations de commerce qu'ils avoient établies en Asie par la Méditerranée et la mer Noire.

→Si, à l'exemple de ces contrées, la no

blesse de France s'intéressoit dans de grandes manufactures, dans de grandes associations, dans des expéditions lointaines, aux entreprises intérieures qui offriroient quelque utilité, il est permis de croire à l'heureuse influence que cette innovation ne pourroit manquer d'avoir sur la prospérité de notre commerce, et peut-être. sur l'esprit public. Cub & 49b09

Le commerce et l'industrie, liés à l'inté rêt des sujets de toutes les classes ne pourroient manquer alors de fixer plus fortement l'attention du Gouvernement. Il s'empresseroit de faire parcourir le globe par des hommes habiles pour en juger les productions, s'instruire des moyens Ide les obtenir de la première main, et recons noître les articles de consommation ordie naire, et les objets de luxe auxquels notre industrie pourroit pourvoir. Encourageanti par des avances toute invention reconnue utile, la France ne seroit plus exposée à voir les inventeurs du métier à fabriquer le papier, de l'application du gaz à l'éclai+, rage, et de tant d'autres découvertes heu

reuses, forcés de s'expatrier, et d'aller enrichir l'Angleterre, plus soigneuse et plus habile que nous à accueillir et à seconder tout ce qui peut contribuer à améliorer l'état de ses fabriques; enfin, on s'occuperoit spécialement d'obtenir près de tous les gouvernements étrangers les faveurs et les facilités qui auroient été accordées à d'autres nations rivales. Mais déjà l'institution récente du conseil supérieur des manufactures et du commerce prouve que le gouvernement du Roi a fixé son attention sur les deux principaux éléments de la richesse et de la puissance des nations modernes.

En développant les causes qui ont assuré au commerce Anglais une si grande supériorité sur le nôtre, j'ai indiqué un nouveau système de douanes entre toutes les puissances du continent comme la première mesure réclamée par la situation où cette supériorité les a placées.

La seconde mesure qu'il est sage d'adopter, si l'on veut mettre des bornes au monopole et à l'excessive puissance de

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