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Appelé en France

par le Gouvernement

en 1824, j'aurois pu m'occuper de la publication de mon voyage; mais j'ai craint qu'il fût peu digne d'un public éclairé. Pour donner un travail complet sur l'histoire et les antiquités des contrées que j'ai visitées, il m'eût fallu de nombreuses recherches auxquelles je n'avois pas le temps de me livrer: quelques observations locales sur la géologie, sur l'histoire naturelle et la minéralogie, étoient loin de pouvoir satisfaire les savants. S'agissoit-il des idiomes nombreux des peuples de l'Asie, étranger à l'étude des langues orientales, mes erreurs pouvoient être fréquentes. Ces objections, que je me suis faites long-temps, ont cessé le jour où j'ai cru que la publication de mon voyage pouvoit être utile au commerce, et surtout aux manufactures qui ont si grand besoin de débouchés pour leurs produits.

Si j'avois suivi dans mes voyages l'ordre

des dates, j'aurois d'abord donné mon journal de 1820, qui comprend la Géorgie, les bords de la mer Caspienne et Astrakhan; ensuite celui de l'Abazie, de la Mingrelie et de l'Immirette: mais, dans la rédaction de mon premier voyage, j'aurois alors été obligé de renvoyer en note une foule d'observations ultérieures, et des faits qui n'ont eu lieu que trois ans après. J'ai donc cru que, dans l'ordre des volumes, il étoit plus convenable de suivre régulièrement le pays, depuis la mer Noire jusqu'à la mer Caspienne.

J'ai cependant, lorsqu'il s'agissoit des itinéraires, laissé subsister les dates, afin de constater l'exactitude de la description des localités.

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L'EUROPE Occidentale sent vivement le besoin de colonies; ce besoin tient à l'organisation même des sociétés.

Les côtes de la Méditerranée et de la mer Noire ont été couvertes de colonies

Égyptiennes, Grecques, Tyriennes et Carthaginoises. Les Cimbres, les Huns, les Vandales et les Goths, refoulés les uns sur les autres, envahirent la Germanie, les Gaules, l'Italie et l'Espagne, guidés d'abord par le besoin de trouver de nouvelles terres et de pourvoir à leur existence, attirés ensuite dans ces contrées par un beau climat, et par les productions variées d'une agriculture qui leur étoit inconnue. Les Gaulois, le peuple le plus guerrier de l'Europe, alloient au loin conquérir des terres, lorsque le sol qui les

avoit vus naître ne suffisoit plus à l'accroissement de leur population. Tantôt ils envahissoient l'Italie, tantôt ils alloient fonder des colonies jusque dans l'Asie mi

neure.

Plus tard, les croisades absorbèrent cette surabondance de population, dont le poids écrasoit l'Occident. L'Europe leur dut la paix dont elle jouit pendant les premières migrations pour la Palestine, et qui fut par cela même appelée la paix de

Dieu.

Lorsque ces guerres, à la fois religieuses et conquérantes, se furent ralenties, la découverte de l'Amérique et celle de l'Inde par le cap de Bonne-Espérance, offrirent aux nations maritimes un immense débouché, dont s'empressèrent de profiter ceux qui étoient privés de ressources dans leur patrie, et qui se sentoient assez de courage pour chercher des aventures lointaines. Presque dans le même temps, et jusqu'au traité de Westphalie, les guerres de religion, et celles qui signalèrent le règne de Louis XIV, procurèrent, pen

dant plus de deux siècles, un écoulement suffisant aux besoins de chaque État.

Enfin, à l'époque des longs et sanglants débats de la révolution et des guerres qui la suivirent, la population de l'Europe et de la France en particulier éprouva sur les champs de bataille une diminution la gloire rendit moins sensible; mais elle suffit pour que le besoin de colonies. cessât momentanément de se faire sentir.

que

Depuis douze ans, tout est changé en France et dans l'Europe occidentale : des causes diverses en ont prodigieusement accru la population, dont la surabondance deviendroit inquiétante, si l'on négligeoit plus long-temps les moyens de lui procurer un nouvel aliment.

La découverte de la vaccine a épargné à l'Europe la mortalité qu'entraînoit la petite-vérole, dont les ravages étoient évalués au dixième des morts. En France particulièrement, la réduction de notre navigation, l'amélioration dans le sort de la classe indigente, un meilleur régime alimentaire, le perfectionnement de l'art

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