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ensuite ce fleuve jusqu'à Catchalni, et voulus suivre moi-même cette route de quinze lieues, qui conduit à Dubofka sur le Wolga; route sur laquelle, depuis le 1′′ mai jusqu'au 1 septembre, plus de quinze mille charriots transportent journellement, moyennant 40 centimes par quintal, nonseulement tous les produits de la Sibérie qui sont destinés pour la mer Noire et la Méditerranée, mais jusqu'aux pièces mêmes des navires qui sont démontés sur le Wolga, et reconstruits sur le Don avec une rapidité qui dépasse toute idée.

Descendant ensuite le Wolga jusqu'à Astrakhan, j'ai passé cinq semaines dans cette capitale d'un ancien royaume Tartare, dont la population comprend presque tous les peuples de l'Europe, presque toutes les nations de l'Asie; où le rit grec, le rit catholique et le rit arménien ont leurs églises, les musulmans chiites et sunnites leurs mosquées; où le grand Lama compte

de nombreux sectateurs, et où Zoroastre a conservé des disciples.

D'Astrakhan, j'ai traversé les déserts de sable qui bordent la mer Caspienne jusqu'à l'embouchure du Terek. Après un court séjour à Kizlar, j'ai suivi le Terek jusqu'à Mozdok, point de départ du chemin qui conduit à Tiflis par le défilé de Dariel. Je passai trois jours à Mozdok avec le général en chef Yermoloff, qui venoit d'être nommé gouverneur-général de la Géorgie et de la province du Caucase. Je lui étois recommandé par feu M. le duc de Richelieu et par M. le comte de Langeron. Il m'accueillit avec beaucoup de bonté. Déjà, d'un coup-d'œil, le général Yermoloff avoit aperçu la situation avantageuse de la Géorgie, sous le rapport du commerce, et c'est d'après ses vives instances que je me déterminai à visiter ces contrées,

Avec la protection bienveillante du général Yermoloff, je voyageai sans danger

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sur les frontières de la Kabarda et le long du Kouban, jusqu'à Taman, dont je traversai le détroit pour arriver à Yénikalé. Après avoir ensuite visité Kertch, Théodosie, Simpheropol, et revu Odessa, je vins passer une année à Paris, où je me préparai à repartir pour la Géorgie.

Ce premier voyage étoit rédigé; mais il traitoit de pays sur lesquels on avoit déjà beaucoup écrit, et je me bornai à en donner un extrait dans les Annales si justement estimées de MM. Eyriès et Malte-Brun.

De retour en Russie en novembre 1819, après avoir visité les provinces Russes audelà du Caucase, les bords de la mer Noire et de la mer Caspienne, je me décidai à passer une année à Moscou et à Pétersbourg; depuis, j'ai résidé en Géorgie co

consul du Roi, et ainsi ma position m'a

mis à même de réunir sur des contrées si

peu connues des notions qui intéressent à

la fois les sciences et le commerce.

Appelé en France

par le Gouvernement en 1824, j'aurois pu m'occuper de la publication de mon voyage; mais j'ai craint qu'il fût peu digne d'un public éclairé. Pour donner un travail complet sur l'histoire et les antiquités des contrées que j'ai visitées, il m'eût fallu de nombreuses recherches auxquelles je n'avois pas le temps de me livrer: quelques observations locales sur la géologie, sur l'histoire naturelle et la minéralogie, étoient loin de pouvoir satisfaire les savants. S'agissoit-il des idiomes nombreux des peuples de l'Asie, étranger à l'étude des langues orientales, mes erreurs pouvoient être fréquentes. Ces objections, que je me suis faites long-temps, ont cessé le jour où j'ai cru que la publication de mon voyage pouvoit être utile au commerce, et surtout aux manufactures qui ont si grand besoin de débouchés pour leurs produits.

Si j'avois suivi dans mes voyages l'ordre

des dates, j'aurois d'abord donné mon journal de 1820, qui comprend la Géorgie, les bords de la mer Caspienne et Astrakhan; ensuite celui de l'Abazie, de la Mingrelie et de l'Immirette: mais, dans la rédaction de mon premier voyage, j'aurois alors été obligé de renvoyer en note une foule d'observations ultérieures, et des faits qui n'ont eu lieu que trois ans après. J'ai donc cru que, dans l'ordre des volumes, il étoit plus convenable de suivre régulièrement le pays, depuis la mer Noire jusqu'à la mer Caspienne.

J'ai cependant, lorsqu'il s'agissoit des itinéraires, laissé subsister les dates, afin de constater l'exactitude de la description des localités.

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