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» nent ensuite les buffles. Il y a peu ou presque de bœufs dans cette contrée.

>> pas

>> Tout ce qui est nécessaire à leur habille»ment, ils le reçoivent de Noucha ou de la » Géorgie. Ils vont quelquefois l'acheter eux» mêmes; mais le plus souvent ce sont les Ar» méniens qui le leur apportent. On trouve ce>> pendant du drap grossier, connu en Géorgie » sous le nom de drap lesghis. Il se fabrique >> avec la laine de leurs moutons. Ce sont les >>femmes qui s'occupent de ce travail pendant >> l'automne et l'hiver, ainsi qu'à faire des tapis, » dont elles ornent leurs maisons ou qu'elles » vendent. En général, tous ces tapis qui se >> travaillent dans les montagnes ne sont remar>> quables que par l'éclat des couleurs et le bon » marché : du reste, ils sont tout-à-fait dépour>> vus de goût.

De leur manière de vivre.

>> Le premier bonheur pour un Lesghis c'est >> l'oisiveté : s'il peut vivre sans travailler, il est » le plus heureux des hommes, et il s'en vante » à chaque instant. Leurs femmes, au contraire, » sont très-laborieuses, et remplissent les em» plois les plus abjects dans la maison. Elles ne

>> se voilent ni se cachent pas devant les étran>> gers, comme les femmes Persanes.

>> Lorsque le mari arrive de voyage, c'est la » femme qui prend le cheval, le met à l'écurie, » aide son mari à se déshabiller, et remplit en>> vers lui plutôt les fonctions d'une servante » que celles d'une épouse.

>> Lorsque des étrangers arrivent chez un >> Lesghis, sa femme prend leurs chevaux et les >> soigne, ainsi que leurs armes : ce qui veut » dire qu'ils sont en sûreté dans cette maison, » et sous la sauvegarde de l'hospitalité. Depuis >> ce moment, le maître de la maison, tous ses >> parents et ses amis donneroient plutôt leur vie » vingt fois, que de souffrir qu'il fût fait la >> moindre insulte à leur hôte. Quand il part, il >> est reconduit par le maître de la maison, ou par » un de ses parents, jusqu'au prochain village. » Les maisons des Lesghis sont en pierres; >> elles sont couvertes d'un toit en chaume très>> haut, pour y élever des vers à soie. D'autres >> habitants vivent dans des tours très-élevées, où >> ils se défendent souvent avec succès contre leurs » ennemis. On étend des tapis sur le plancher. >> Des enfoncements pratiqués dans les murs >> sont remplis de coussins, de matelas et de » couvertures. Quelquefois, chez les plus riches,

>> la faïence et les verres ornent aussi ces de>> meures; du reste, point de chaise ni de table, >> puisqu'on s'asseoit et que l'on mange par terre. >> Comme ils ne connoissent pas l'usage des >> carreaux de vitre aux fenêtres, lorsqu'il fait >> mauvais temps, on ferme les volets en plein jour, on est obligé d'avoir du feu, encore les >> volets et les portes ne se ferment jamais bien. >> Leurs mets sont simples, mais abondants. On >> ne se sert ni de fourchettes ni de cuillères, on » mange avec les doigts. Le dîner se compose >> ordinairement d'un pilau, d'un rôti, de mou» ton fumé, d'une soupe, d'une omelette, et de >> divers légumes confits dans le vinaigre: on com» mence par les fruits. L'eau et le buza (ou vin >> cuit fermenté) sont les seules boissons qu'on » présente.

>> Les Lesghis sont Mahometans, de la secte des >> Sunnis ou d'Omar; leurs mollahs se marient, et >> toutes les qualités qu'on exige d'eux, c'est » qu'ils sachent l'arabe. Le voyage de la Mecque >> étant le but où tendent tous les vœux des bons » Musulmans, il se trouve aussi entre les Les>> ghis des vieillards qui ont fait ee voyage. On >> les distingue par un bandeau blanc, dont ils >> entourent leur bonnet : ils s'appellent hadgy, » et ils jouissent d'une grande considération.

De la Population, de la Force armée, et des Contributions qu'ils paient à la Russie.

» Il est difficile d'indiquer au juste leur popu»lation, puisqu'eux-mêmes ne le savent pas. >> On compte cinq mille cinq cents à cinq mille >> six cents maisons de Lesghis proprement dits, » dans les villages dont nous avons parlé plus haut, ce qui en feroit monter la population, d'après mon calcul, à vingt-sept mille cinq >> cents ou vingt-huit mille âmes. Ils peuvent >> mettre sous les armes, en cas de besoin, en y » ajoutant leurs sujets les Tartares (car ils ne >> doivent pas compter sur les Ingalos), tout au >> plus six mille hommes : ils sont bien armés, » et ils ont joui jusqu'à présent d'une grande >> réputation de bravoure.

>> Pour toute rétribution, ils payoient mille bat>> mans de soie (le batman équivaut à six ocques, >> qui font dix-huit livres de Russie). Mais le gé» néral Éristoff, pour avoir moins d'embarras et » donner du profit à la couronne, se fait payer >> aujourd'hui cette rétribution en argent : elle a » été fixée à 8,400 roubles d'argent par an.

Des Ingalos.

>> Les Ingalos sont de malheureux Géorgiens

>> qui ne voulurent pas abandonner leurs propriétés lorsque les Lesghis s'emparèrent de ce >> pays. Ils étoient chrétiens, mais on les força >> par la suite à embrasser le mahométisme. Ils » sont aujourd'hui musulmans et de la même >>secte que leurs maîtres. Cependant les an» ciennes habitudes ne se perdent pas facile» ment, et quoiqu'il y ait plus d'un siècle qu'ils >> soient sujets des Lesghis, la tradition leur a >> conservé le souvenir de leur ancienne religion, >> dont en secret ils observent encore quelques >> cérémonies. Ils parlent le géorgien, et on m'as>> sura qu'encore aujourd'hui beaucoup d'entre >> eux alloient secrètement en Kakétie faire bapti>> ser leurs enfants et faire leurs pâques. Malheur >> à celui qui seroit convaincu d'un parcil forfait ! >> toute sa fortune et le travail de plusieurs an» nées ne lui suffiroient pas pour assouvir la cu» pidité d'un maître barbare que le fanatisme >> conduit. Les Lesghis savent que les Ingalos >> tiennent encore à quelques anciens usages : >> aussi ils les épient, et pour le moindre écart, >> ils les punissent par de fortes amendes. Il est >> inutile de dire combien leur situation est mal» heureuse : il suffit de savoir qu'ils dépendent >> du caprice de ces barbares.

>> Les Lesghis, qui se disent les seuls proprié

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