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cette ville, nous en repartimes pour Saint-Pétersbourg.

Ici se termine la tâche que je m'étois imposée. Mon but a été d'appeler enfin l'attention de l'Europe, et de la France en particulier, sur une partie de l'Asie, dont la population est quatre fois plus considérable que celle de l'Amérique méridionale, où tous les produits industriels de l'Europe peuvent trouver d'immenses débouchés, où les richesses de toute nature abondent, mais où la plus grande partie de l'or est encore recélée, confiée à la terre, et ne demande, pour reparoître, que la certitude de ne plus en exposer en exposer le possesseur à l'oppression. Déjà, au milieu des grands événements dont Constantinople vient d'être le théâtre et des scènes sanglantes qui les ont accompagnés, une loi des peuples civilisés, une loi par laquelle le divan renonce aux confiscations, semble annoncer les futurs changements qui se préparent en Asie, et les ressources qu'offriront un jour ces contrées sous le rapport du com

merce.

Dans mon voyage, j'ai indiqué Kotaïs, si bien située pour alimenter toute la Natolie et l'Arménie turque des produits variés de l'industrie européenne; plus loin, Tiflis, point cen

tral de toutes les relations, chef-lieu de tous les comptoirs; puis Bakou, sur la mer Caspienne, communiquant en peu de temps avec le nord de la Perse, le Candahar et la Boukharie; enfin Astrakhan, reprenant ses anciennes relations avec l'Asie, et servant d'intermédiaire entre cette partie du monde, la mer d'Azow et la Baltique.

En faveur du but utile que je me suis proposé, je réclame de nouveau l'indulgence du lecteur pour les fautes nombreuses, inséparables d'un travail précipité, et d'une rédaction faite au jour le jour au milieu d'occupations multipliées. Il ne me reste plus qu'à rappeler tout ce que je dois de reconnoissance à feu l'illustre duc de Richelieu. C'est à sa recommandation puissante près d'un souverain, dont l'âme élevée avoit si bien su apprécier son mérite et ses vertus; c'est à M. le comte de La Feronnays, ambassadeur du roi à Pétersbourg, dont les sages conseils et l'appui m'ont été si utiles, que je dois le succès de mon voyage, et je me plais à reconnoître que, sans eux, mes projets eussent été stériles et mes plans sans exécution.

FIN DU SECOND VOLUME.

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PIÈCES JUSTIFICATIVES.

N° 1.

Des Poids et Mesures.

Les poids en usage en Géorgie comme en Russie

sont :

Le poud, qui équivaut à trente-trois livres un tiers, poids de marc, et contient quarante livres de Russie ou de Marseille, ces deux derniers poids ne différant que d'une fraction peu importante.

La livre ou fund se divise en trente-deux lots, chaque lot en trois solotniks, chaque solotnik en trois grains, et le grain en scrupules. Ces sous-divisions fractionnaires ne sont connues que pour le commerce des diamants, des perles et de l'or.

Le berkovitz est une mesure dont on se sert pour les marchandises de grand encombrement, comme les chanvres et les potasses. Elle n'est guère connue sous cette dénomination qu'à Pétersbourg, à Riga, et dans les autres villes du nord de la Russie. Cette mesure, qui correspond au tchevert, contient dix

pouds ou trois cent trente-trois livres un tiers, poids de marc, ou quatre cents livres de Russie.

A Tiflis, on se sert aux boucheries, et pour les comestibles, d'une mesure particulière, à laquelle on donne le nom de litre. Elle équivaut au demi-batman royal de Perse, à trois okes turques, et à neuf livres de Russie (1).

Dans un pays si souvent envahi, et quelquefois occupé par les Turcs, et surtout par les Persans on doit peu s'étonner de la variété qu'on rencontre dans les poids et mesures, et dans les usages du commerce. Elle demande une grande attention, lorsqu'on veut acheter ou vendre des marchandises.

Les mesures de capacité sont aussi variées que les poids.

En Russie on se sert:

1o. De la pipe de douze ancres (elle contient cinq cents pintes de Paris environ);

2o. De l'oxhoft ou barrique de Bordeaux, qui contient trente welts, environ deux cent cinquante pintes de Paris;

3o. De l'ancre, qui contient trois wedros (quarante pintes de Paris);

4°. Le wedro contient treize pintes un tiers de Paris.

Mais à Tiflis, où l'usage des barriques n'existe pas

(1) On se sert aussi en Géorgie, surtout pour les grains, d'une mesure nommée codde, qui est égale à deux pouds.

encore, et où le vin et tous les liquides se transportent dans des outres ou bourdouks d'une dimension plus ou moins grande, on se sert de mesures de capacité particulières au pays.

Ainsi, le vin se vend à la chappe, qui contient trois tonques, et à la tonque, qui contient cinq bouteilles et demie de Bordeaux.

Mesures de longueur.

On se sert presque généralement en Géorgie de l'archine russe : elle équivaut à vingt-six pouces six lignes de France.

Cent aunes de France équivalent à cent soixantequatre archines de Russie.

La sagenne est de trois archines, et équivaut conséquemment à six pieds sept pouces et demi.

L'archine se divise en seize verchoks, chaque verchok équivaut à vingt lignes de France.

La werste, mesure pour les distances, est de cinq cents sagennes, de six pieds six pouces six lignes, et conséquemment quatre werstes équivalent à deux mille sagennes ou deux mille deux cents toises, et une foible fraction, environ une lieue de poste de 'France, et un dixième.

Mesures pour les terres.

On vend dans la Russie les terres à la disséatine. La disséatine, entre particuliers, est différente de celle de la couronne. La première est de quatre-vingts sa

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