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gennes de longueur, sur quarante de largeur: elle représente donc trois mille deux cents sagennes carrées, et équivaut à trois arpents un tiers de France, de cent perches carrées, la perche de vingt pieds, sauf la différence entre le carré de la sagenne et celui de la toise.

La disséatine de la couronne, qui est de soixante sur quarante, contient deux mille quatre cents sagennes carrées, et équivaut, à une fraction près, à deux arpents et demi de France, en calculant la perche à vingt pieds.

Dans toute la Géorgie et l'Immirette, on mesure les terres d'après ce qu'on suppose qu'une charrue attelée de quatre, six ou huit bœufs, peut labourer en un jour. Il n'est pas nécessaire de faire observer quelle incertitude il doit exister dans des mesures établies sur des bases aussi incertaines. Il m'a paru que cette mesure équivaloit à environ le cinquième d'une disséatine.

Au surplus, pour expliquer une telle insouciance, je rappellerai qu'en Géorgie, dans toute l'ancienne Colchide, et en Russie, excepté les terrains enclos plantés en mûriers, en vignes ou en safran, ce n'est jamais l'étendue des terres qu'on considère, mais le nombre des serfs mâles attachés aux propriétés. Tel seigneur, en Russie, qui connoît exactement le nombre de ses serfs, n'a absolument aucune idée de l'étendue de ses propriétés.

Dans l'Immirette et la Mingrelie, long-temps sou

mises aux Turcs, les poids et mesures russes sont beaucoup moins en usage qu'à Tiflis, et celles dont on se sert à Constantinople sont généralement adoptées.

Le vin cependant s'y vend comme en Géorgie, à la chappe, à la tonque et à la manerque, qui contient une demi-tonque. Je parlerai dans un article particulier des poids et mesures de Constantinople, à cause des relations déjà si fréquentes entre la Natolie, l'Arménie, et de l'extension dont elles sont susceptibles.

Poids et Mesures persans quelquefois en usage en Géorgie.

Dans les kanats de Ghendjé, ou Élisabeth-Pol, du Noucha, du Karabagh, du Chirvan et du Daghestan, aujourd'hui à la Russie, les Persans et les Tartares ont conservé avec leurs anciennes mœurs et coutumes l'usage des poids et mesures persans.

Rien n'est plus difficile que d'indiquer avec exactitude les poids et les mesures de Perse, à cause de leur grande diversité, et du peu d'instruction de ceux qui en font journellement usage.

Le man, ou batman, est le poids le plus généralement en usage à Tauris et dans une grande partie de la Perse. Le batman dont se sert le gouvernement est de quarante sirs, dont cinq équivalent à une livre, poids de marc : c'est à peu près le litre de Tiflis, où ce poids, comme à Tauris, est en usage pour la vente

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de la viande, du sucre, du café et de beaucoup d'autres objets.

Dans ce même territoire de Tauris, on se sert, pour la vente du blé et du riz, d'un batman de quarantecinq sirs, ou neuf livres, poids de marc; il est aussi en usage dans les ports du golfe Persique.

A Ispahan et dans les environs, on se sert du batman d'Érivan, qui contient soixante sirs ou douze livres, poids de marc.

Enfin le man, ou batman royal (meni-chahi), contient quatre-vingts sirs, ou seize livres, poids de marc, et diffère conséquemment très-peu du batman turc de six okes, ou dix-huit livres de Russie. Il est fort en usage à Ispahan, à Kachan, à Téheran, dans tout le Ghilan et le Mazanderan, surtout pour le commerce de la soie.

M. le chevalier Amédée Jaubert, à qui on doit une partie de ces renseignements, assure qu'à Khoy on se sert d'un man ou batman particulier, qui contient cent soixante sirs, ou trente-deux livres, poids de marc: c'est sans doute celui dont on fait usage pour les achats de coton, comme à Téheran et à Casvin pour le froment, l'orge, le beurre et les fruits

secs.

Le grain d'orge étoit primitivement la base du poids en Perse. On suppose que quatre grains d'orge, nommés djew, équivalent à un pois chiche (ou nockoud); que vingt-quatre nockouds ou pois chiches égalent un mystqual, ou vingt-deux karats. Cette me

sure est la même dans toute la Perse, et le terme de comparaison généralement reçu.

Le mystqual de Turquie a deux karats de plus. On vend au mystqual les perles, l'or, l'argent, les drogues, les coupons de châles, et autres matières précieuses.

Seize mystquals composent un sir, qui est égal à quinze cent trente-six grains d'orge.

Cinq sirs font sept mille six cent quatre-vingts grains, et équivalent, comme je l'ai dit, à une livre de France.

Après avoir donné ces renseignements sur les poids en usage en Perse, j'avoue que je reste encore en doute sur l'exactitude de ces évaluations, s'il est vrai que les marchands Arméniens d'Astrakhan considèrent trois batmanstchahs de soie comme équivalant à quarante-deux livres et demie de Russie, puisqu'alors le batmanstchah ne vaudroit que quatorze livres un sixième de Russie, au lieu de seize livres, poids de marc.

Mesures de longueur et de dimension.

Les mesures de longueur ou de dimension sont encore plus variées et plus incertaines que les autres.

Selon un des voyageurs les plus modernes, le gues ou archine royale, dont on se sert le plus communément en Perse, égale un mètre vingt-cinq centimètres, ou près de trente-huit pouces, et cepen

dant tous les marchands Persans avec lesquels les négociants de Constantinople ont eu des rapports, s'accordent à ne donner à l'archine royale (zeraychahi) de Perse que trente-sept pouces : ce qui est parfaitement d'accord avec l'archine géorgienne, qui n'est elle-même que celle de Perse. Indépendamment de l'archine royale généralement en usage en Perse, il en existe de particulières à Ispahan, à Yezd, à Chyras, à Lar, à Bender-Boucher, et à Khoy.

La mesure dont on se sert pour arpenter les terres se nomme djirib ou tenef; elle est de seize archines royales. Je n'ai pas besoin de parler des mesures de capacité, l'usage général en Perse étant de vendre les liquides au poids, de même que les graines de toute espèce.

Mesures turques en usage dans l'Immirette et la Mingrelie.

Les mesures de poids dont on se sert dans toute l'ancienne Colchide, long-temps occupée par les Turcs, sont : le quintal, ou cantaro, qui vaut quarante-quatre okes; lorsqu'il s'agit de denrées coloniales ou d'épices, le quintal se divise à Constantinople en centaines; mais l'usage en Colchide, pour les sous-divisions, est de ne connoître que l'oke, et cette oke se sousdivise en quatre cents dragmes : l'oke équivaut à trois livres, poids de Marseille, et une fraction: ainsi on considère habituellement trente - trois okes comme égaux à cent livres de

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