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qui bordent la mer Caspienne, ne prennent aucune extension. Cet état de choses changera sans doute, lorsque des arrangements entre la Russie et la Perse feront de l'Araxe la frontière des deux empires, et rassureront entièrement les habitants des anciens kanats.

Entre Bakou et Tiflis, les relations de commerce n'ont qu'une foible importance. On expédie de ce port pour la capitale de la Géorgie de la naphte, du caviar, du fer et quelques autres marchandises qui arrivent à Bakou de la Perse et d'Astrakhan; le transport s'effectue en douze ou quinze jours avec une entière sûreté, sur des arabats ou voitures tartares, moyennant 2 roubles assignations le poud, ou 6 francs du quintal.

Le nombre de navires qui arrivoient autrefois à Bakou d'Astrakhan, d'Asterabad, d'Enzeli, et de quelques ports de la côte orientale de la mer Caspienne, étoit très-considérable. Aujourd'hui il n'entre plus dans ce port que soixante à soixante-dix bâtiments.

La navigation de la mer Caspienne passe pour être dangereuse et difficile. Les navires venant d'Astrakhan se mettent rarement en mer avant le 1 mai, et sont presque toujours rentrés avant le 1er novembre. Il est de fait cependant

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que, depuis six ans, il n'y a pas un seul exemple de naufrage parmi les bâtiments de la marine impériale; et s'il n'en a point été de même des navires marchands, les accidents qu'ils ont éprouvés ont tenu non aux dangers que présente la navigation de cette mer, mais à l'ignorance excessive des capitaines qui la fréquentent. La plupart ne savent pas lire, et ne font aucun usage ni de carte ni même de la boussole.

La mer Caspienne est de toutes les mers intérieures celle sur laquelle on a formé le plus de suppositions et de conjectures. Strabon étoit persuadé qu'elle communiquoit avec l'Océan septentrional par un bras étroit, et cette opinion existoit encore au temps de Justinien. Cette erreur est d'autant plus extraordinaire, que cinq cents ans avant Strabon, Hérodote en avoit donné une description assez exacte.

Jusqu'en 1558, époque où l'Anglais Jenkinson, voyageant avec une caravane de marchands Russes, cotoya la mer Caspienne, l'opinion commune traçoit sa longueur de l'est à l'ouest, et non du nord au sud, comme elle existe réellement. Struys, qui la visita depuis lors, donna dans sa carte beaucoup trop de longueur à cette

mer.

Pour faire connoître sa véritable configura

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tion, j'ai cru utile de joindre à mon voyage la carte de cette mer, réduite d'après celle qui a été gravée au dépôt des cartes à Pétersbourg, en 1819. J'y ai réuni une seconde carte des golfes principaux de cette mer sur la même échelle que la carte russe.

On a supposé aussi que la mer Caspienne avoit long-temps communiqué avec la mer d'Azow, et il faut convenir que l'examen attentif des contrées intermédiaires donne quelque vraisemblance à cette opinion. Enfin, on a prétendu, et on assure encore, qu'il existe une communication souterraine entre la mer Caspienne et le golfe Persique, et on cite à l'appui de cette supposition, que, tous les ans, à l'entrée de l'hiver, il surnage sur les bords du golfe Persique, au point le plus rapproché de la mer Caspienne, des feuilles et des branchages d'arbres inconnus dans la Perse méridionale, et qui ne croissent que dans le Ghilan et le Mazanderan.

Quoi qu'il en soit de ces conjectures plus ou moins vraisemblables, il existe un fait aussi curieux et plus positif. La mer Caspienne, qui reçoit les eaux de l'Oural, du Wolga et de quelques autres fleuves moins considérables, nonseulement éprouve, comme ces fleuves, une

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