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tinés à accompagner le convoi qui devoit partir avec nous de Derbent pour Kizlar.

on

Le pays que nous parcourûmes pendant ce premier relai offre d'assez beaux sites voit des plaines, des vallées et des montagnes couvertes d'arbres très-hauts. Les terres me parurent d'une bonne qualité. Les habitants n'exploitent que celles qui, à portée des nombreux torrents qu'on traverse, peuvent facilement être arrosées. Tout ce canton se ressent du défaut de commerce. Quelques Arméniens seuls s'en occupent malheureusement ils ont très-peu de capitaux, et ne peuvent que foiblement encourager la vente des productions d'une agriculture qui seroit susceptible d'une grande ex

tension.

Les villages tartares sont assez nombreux. Les habitants sont actifs, industrieux, et s'adonnent spécialement à l'éducation des chevaux et des bestiaux.

Il étoit deux heures lorsque nous arrivâmes à Ziakour. Deux cents hommes d'artillerie y sont cantonnés; ils étoient commandés par M. le lieutenant-colonel Fling, né en Livonie. Cet officier nous offrit l'hospitalité, et nous passâmes la nuit chez lui.

La population de Ziakour est de huit cents

âmes; les habitants sont actifs, intelligents et laborieux : ils excellent dans la fabrication des tapis. Leurs femmes jouissent d'une grande réputation de beauté.

Le lendemain, de bonne heure, nous nous remîmes en route. En sortant du village, on descend une côte très-rapide, et on traverse ensuite un torrent, dont le passage est souvent dangereux. A peu de distance de ses bords, est placé le poste dès cosaques. La situation est mauvaise, sous le rapport de l'insalubrité de l'air. Le quart des cosaques meurt dans l'année aussi eûmes-nous beaucoup de peine à en obtenir trois pour escorte, et cependant le chemin n'étoit pas sûr. Deux Arméniens qui, trois semaines auparavant, traversoient dans leur ara bat un torrent qu'on trouve à six werstes du poste, avoient été enlevés par des Lesghis.

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Ici commence et continue presque jusqu'an poste des cosaques de Koular la région des torrents et des forêts. On y voit peu de terres cultivées. Le plus rapide, le plus large et le plus dangereux, des torrents qu'on est forcé de traverser, est le Zamour, qui se jette dans la mer Caspienne, et que d'Anville suppose être l'Albanus de Ptolomée. Ce torrent est formé par les eaux qui se précipitent en abon

dance, et de plusieurs côtés, du haut des montagnes qui l'environnent. Trois mois auparavant, il avoit présenté beaucoup d'obstacles au passage de l'armée du général Mandatoff, au moment où il alloit attaquer un kan Tartare qui s'étoit fortifié dans le village de Causerek, bâti dans une situation presque inexpugnable. Un cosaque et un Tartare furent cependant les seuls qui se noyèrent dans ce passage.

Quoique les eaux fussent extrêmement basses, nous eûmes néanmoins beaucoup de peine à traverser un des bras du Zamour : la surface du lit étoit entièrement couverte de troncs d'arbres énormes qui, amenés par les eaux, attestoient la force impétueuse du courant après les pluies d'orages (1).

Cette difficulté vaincue, nous arrivâmes en assez peu de temps à Koular, poste des cosaques, où nous ne nous arrêtâmes que le temps nécessaire pour changer de chevaux et d'escorte.

De Koular à Derbent, on compte trente-une

(1) Dans les montagnes qui bordent le Zamour, près du village de Kourouche, dans un arrondissement qui n'est pas encore soumis, et qu'on nomme Allypara, on trouve, au milieu d'une terre argileuse, une mine de plomb en filaments réunis et brillants, qui contient environ dixhuit livres de plomb par quintal de minerai, et une petite portion d'argent.

werstes. La route entre ces deux points est assez bonne et peu montagneuse. Ce n'est que deux werstes avant d'arriver à Derbent, située en amphithéâtre, qu'on aperçoit cette ville près de la mer Caspienne, et sa forteresse, adossée à une partie des montagnes qui communiquent au Caucase.

CHAPITRE XIV.

Opinions diverses sur la fondation de Derbent.-Productions du Daghestan.-Description d'une maison persane. -Détails statistiques sur Derbent.- Départ de cette ville. -Convoi et escorte.-Bereckey.-Bonne réception dans cette bourgade.Kayayoute. Bousinac. Aspect du pays. Visite des deux fils du tchamkal de Tarkou, et de leur gouverneur.-Arrivées à Tarkou.

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LA fondation de Derbent est attribuée à Alexandre. Sans chercher à combattre une opinion que, dans toute l'Asie, la vanité a pu déterminer, et qui n'est, je pense, appuyée d'aucune autorité, je me bornerai à dire qu'il suffit de voir l'ensemble imposant de cette ville, les tours, les murs, la solidité de leur construction, pour rester convaincu, non-seulement qu'elle appartient à une très-haute antiquité, mais encore qu'elle a dû être fondée et agrandie par des monarques puissants. On peut donc partager le sentiment de ceux qui croient qu'elle a dù sa fondation à un roi Mède, qu'elle a été

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