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soit un mystqual un seizième, et valoient 20 francs au moment où l'ambassade du général Gardanne étoit à Téheran. Soit que ce savant et intéressant voyageur ait été induit en erreur sur la valeur réelle de cette monnoie, ou que depuis cette époque son poids ait été réduit, il est de fait que le toman dont les Persans apportent à Tiflis des quantités considérables, y vaut 4 roubles d'argent (16 fr.), et que 3 tomans faisant 48 francs, pèsent exactement 4 ducats de Hollande.

Dans toute la Géorgie, lorsque les marchands Arméniens stipulent un payement en tomans, ils entendent toujours un toman nominal de 40 francs, monnoie imaginaire qui représente 2 tomans et demi d'or.

Le toman se divise en 8 réales, qui valent chacun 2 francs.

On voit très-peu de réales à Tiflis, et je n'en fais mention ici qu'à cause des transactions qui pourront avoir lieu en Perse, et pour faire connoître la division du toman. Ces réales sont en argent très-pur.

Si les tomans d'or et les réales ne sont pas des monnoies courantes à Tiflis, il n'en est pas de même des abazes. Cette pièce, frappée anciennement en Perse, et qui remonte au règne d'Abbas-le-Grand, dont elle a conservé le nom, est d'argent pur, et considérée dans le commerce comme égale à la pièce de 80 copecs presque tous les payements se font en cette monnoie.

:

Depuis quelques années, le gouvernement Russe, à l'exemple des rois de Géorgie, a fait frapper à l'hôtel des monnoies de Tiflis une grande quantité d'abazes et de doubles abazes. Au lieu du caractère persan qui forme la légende ou inscription des abazes frappées en Perse, sur celle-ci, d'un côté, on a frappé en caractère géorgien le nom de Tiflis, et de l'autre, les mots monnoie géorgienne, et l'année.

Ces dernières abazes ne sont pas d'argent pur comme celles frappées en Perse. J'ignore quel en est l'alliage. Toutefois, l'on ne fait dans les payements aucune différence entre l'une et l'autre monnoies.

Indépendamment de ces deux espèces d'abazes, les anciens kans de Ghendjé, et surtout ceux du Chirvan, en ont fait frapper qui ont plus ou moins d'alliage, et qui diffèrent beaucoup de valeur avec celles qui étoient frappées en Perse, et même en Géorgie.

Outre les monnoies persanes et turques, une des monnoies les plus en usage à Tiflis, ce sont les ducats de Hollande. Lorsqu'ils sont neufs ou absolument de poids, ils se payent à Tiflis de 3 roubles d'argent à 3 roubles un quart, et se vendoient au même prix en 1820, quand le change sur Paris étoit à 115. Le sequin de Venise est moins recherché à cause de la prévention qui y est attachée.

Monnoies turques.

Les monnoies turques ont à Tiflis un cours chez

les Arméniens comme les ducats et les assignations. En Immirette et en Mingrelie, elles servent à tous les payements du commerce; mais elles ne sont pas admises dans les caisses du Gouvernement.

Depuis trente ans, les monnoies turques ont été tellement altérées, si souvent fabriquées et contrefaites dans les pays étrangers, elles ont éprouvé tant de changements dans leur valeur, qu'elles ne présentent que désordre et confusion. Et comme le discrédit de l'empire Ottoman, sous le rapport du change et des finances, a suivi la détérioration de ses monnoies, on peut dire que cette cause seule, au milieu de beaucoup d'autres, suffiroit pour ébranler cette puissance dans un moment où sa conservation exige des dépenses énormes et de grands sacrifices d'argent.

En Immirette et en Mingrelie, tous les Mingrelie, tous les payements se font en paras, dont quarante forment la piastre turque.

Cette piastre, qui valoit, il y a trente ans, 2 francs 50 centimes, ne vaut plus, dans ce moment, que 40 copecs ou centimes, et peut-être moins; car les derniers événements survenus à Constantinople ne sont pas propres à améliorer le cours de ses changes et la valeur de ses monnoies.

La piastre turque a, pendant long-temps, été considérée en Immirette et en Mingrelie comme équivalant à l'abaze; et ainsi les marchands Géorgiens qui

venoient à Kotaïs, y échangeoient le rouble d'argent de 5 abazes pour 200 paras, et l'abaze pour 40. La détérioration de la piastre à Constantinople avoit, depuis deux ans, déterminé une foible diminution dans la valeur des paras, dont on donnoit 42 au lieu de 40 pour un abaze. A ce taux, il y avoit un bénéfice de plus de vingt-cinq pour cent pour ceux qui tiroient leurs paras de la Turquie même. Aussi les marchands Arméniens n'ont-ils pas manqué de transporter à Constantinople des ducats qu'ils payoient à Kotaïs 3 roubles d'argent et quelques copecs, et d'en rapporter la valeur en paras, dont ils ont inondé le pays. Il s'en est suivi qu'en 1822, dans quelques jours, les abazes sont montés à 50 paet ils sont sûrement aujourd'hui à un taux beaucoup plus élevé.

ras;

Les pièces turques en or, qu'on trouve en plus grande quantité sur la place de Tiflis, sont les makmoudies, qui étoient, à Constantinople, égales à 25 piastres. En 1823, on les obtenoit à Tiflis pour 4 roubles d'argent ou 20 abazes, monnoie qu'on avoit long-temps considérée comme égale à la piastre turque.

On trouve à Tiflis des demi-makmoudies, qui se payent 2 roubles d'argent.

On y achète aussi des roubiers, petite pièce d'or de Turquie, d'une valeur d'environ 3 piastres turques, et qu'on obtient à 2 abazes et demi, et quelquefois à moins.

Les piastres d'Espagne, et les thalers d'Allemagne, de même que les monnoies de France, ne sont pas encore connus à Tiflis, et comme lorsqu'il s'agit d'une chose incertaine, les marchands Arméniens ont toujours soin de prendre leurs précautions pour ne pas être trompés, on fera très-sagement, et tant que les négociants Européens n'auront pas des établissements dans cette contrée, de s'abstenir de toutes autres remises que des assignations de banque et des ducats.

N° 2.

Extrait d'un ukase de Sa Majesté l'Empereur Alexandre Ir, du 10 mai 1817.

Le transit des draps de Prusse pour l'Asie est permis aux conditions suivantes;

SAVOIR:

1o. Tout sujet Russe, ayant droit de trafiquer d'objets étrangers, peut faire venir des draps de Prusse pour les envoyer en Asie.

2o. Ils doivent payer les droits aux douanes de Pollangen, de Brest-Litowky ou de Pétersbourg.

3o. A leur arrivée, le négociant, ou son agent, doit déclarer par écrit le nombre des ballots, des pièces de draps et des archines que chaque pièce contient. Il paye pour droits de transit 15 copecs

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