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EXPLANATION OF RUSSIAN PROPOSAL.

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Un accueil empressé et sympathique fut fait à la demande du Gouvernement impérial par toutes les Puissances qui sont représentées ici. Toutefois, malgré l'enthousiasme qui avait salué cette proposition, le Gouvernement russe a jugé nécessaire de se renseigner auprès des Cabinets pour savoir si le moment actuel semblait favorable à la convocation d'une Conférence dont le premier but serait justement cette restriction des armements.

Les réponses qui nous ont été données, l'acceptation du programme esquissé dans la Circulaire du 30 décembre 1898, et dont le premier point vise la non-augmentation pour un terme à fixer des effectifs militaires actuels, nous ont décidés à prendre l'initiative de la Conférence de la Paix. C'est ainsi, Messieurs, que nous nous trouvons réunis à La Haye, animée d'un esprit de conciliation, et que nos bonnes volontés se rencontrent en œuvre commune à accomplir.

vue d'une

Nos deux Sous-Commissions ont pris pour cadres les points 2, 3 et 4 de la Circulaire du 30 décembre. Ce sont, sans doute, des difficultés techniques et spéciales, dont je ne suis pas en mesure d'apprécier la portée, qui ont empêché de prendre toutes les décisions désirées. La Commission d'ailleurs a exprimé le vœu de renvoyer quelques unes de ces questions à une conférence ultérieure.

Mais nous avons encore à examiner un point essentiel qui est du ressort de la Commission: c'est la question de la limitation des budgets et des effectifs militaires. Il me parait d'autant plus nécessaire d'insister pour que cette importante question fasse l'objet de l'êtude la plus approfondie, qu'elle renferme, je le répète, l'idée première qui nous a réunis, celle d'alléger le plus possible le fardeau effroyable qui pèse sur les peuples et qui entrave leur développement matérial et même moral. Les fruits de l'activité humaine sont absorbés dans une proportion croissante par les dépenses des budgets de la guerre et de la marine. Ainsi que l'a fort éloquemment dit l'honorable Général Den Beer Poortugael, il est d'importantes fonctions des nations civilisées qui souffrent de cet état de choses et qui sont reléguées au second plan.

La paix armée entraine aujourd'hui des dépenses plus considérables que les guerres les plus onéreuses d'autrefois. Si une autre Commission a reçu le mandat d'alléger, de mitiger les horreurs de la guerre, à vous Messieurs incombe la mission tout aussi grande d'allegér les charges de la paix, telles qu'elles résultent de cette concurrence incessante dans la voie des armements.

Il me sera permis d'espérer que, sur ce point tout au moins, l'attente des populations anxieuses qui suivent avec un intérêt soutenu nos travaux, ne sera pas trompé. Le déception serait cruelle.

C'est pour cette raison que je vous prie de porter toute votre attention sur les propositions que Messieurs les délégués tech

niques de Russie vont développer devant vous; vous verrez que ces propositions constituent véritablement un minimum.

Ai-je besoin de dire qu'il ne s'agit point d'utopies ni de mesures chimériques. Il ne s'agit pas de procéder à un désarmement. Ce que nous souhaitons, c'est d'arriver à une limitation, à un temps d'arrêt dans la marche ascendante des armements et des dépenses. Nous le proposons dans la conviction que, si l'accord s'établit, on verra un mouvement en sens contraire s'accentuer peu à peu: l'immobilité n'est point du domaine de l'histoire et, si pendant quelques années nous aurons pu garder une certaine stabilité, tout porte à croire que la tendance bienfaisante à la diminution des charges militaires pourra s'affirmer et se développer. Ce mouvement répondra entièrement aux idées qui ont inspiré les circulaires russes.

Mais nous n'en sommes pas encore là. Pour le moment, nous ne tendons qu'à la stabilisation, pour un terme à fixer, des effectifs et des budgets militaires. (Conférence Internationale de la Paix, 1899, Pt. II. p. 28.)

This full statement of the importance attributed to this part of the program of the conference caused the members to give the subject of limitation of armaments careful attention.

Technical opinions, 1899.-The technical delegate, Col. Gilinsky, of Russia, said:

Le programme du Gouvernement russe vise deux objets:

Le premier est humanitaire, c'est d'éloigner la possibilité même de la guerre et d'en diminuer autant que possible les maux et les calamités.

Le second est fondé sur des considérations écon miques : diminuer autant que possible le poids énorme des charges pécuniaires, que toutes les nations se trouvent obligées de supporter pour l'entretien des armées en temps de paix.

A la première tâche travaillent les Commissions destinées à élaborer les lois de l'arbitrage, des bons offices, les lois et usages de la guerre de terre, l'adaptation des principes de la Convention de Genève à la guerre maritime.

J'espère que leurs travaux seront couronnés d'un bon succès, mais il est permis de demander, Messieurs: les peuples représentés à la Conférence, seront-ils entièrement satisfaits si, en sortant d'ici, nous leur apportons l'arbitrage et les lois pour la guerre et rien pour le temps de paix, de cette paix armée, qui pèse si lourdement sur les nations, qui les écrase au point qu'on entend dire parfois qu'une franche guerre vaudrait peut-être mieux que cet état de guerre sourde. cette concurrence continuelle où tout

TECHNICAL OPINIONS, 1899.

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le monde met en avant de nombreuses armées, plue nombreuses maintenant en temps de paix qu'elles n'étaient autrefois au moment des plus grandes guerres. (Ibid., p. 30.)

Col. Gilinsky proposed for the realization of a plan for the limitation of military armaments the following

means:

1. Establissement d'une entente internationale pour un terme de cinq ans, stipulant la non-augumentation du chiffre actuel des effectifs de paix des troupes entretenues dans les métropoles. 2. Fixation, en cas de cette entente, s'il est possible, du chiffre des effectifs de paix des armées de toutes les Puissances, non compris les troupes coloniales.

3. Maintien, pour le même terme, de cinq ans du montant du budget militaire actuellement en vigueur. (Ibid., p., 33.)

Later Col. Gilinsky explained the intention of these propositions as follows:

Après la séance du vendredi 23 juin, on m'a adressé plusieurs questions concernant les propositions russes que j'ai eu l'honneur de soumettre à la discussion de la première Commission et je demande à présent la permission de donner quelques explications.

On m'a fait observer que les deux premières propositions traitent la même question: pourquoi donc la partager en deux parties? Il y a pourtant une différence entre ces deux propositions; c'est-à-dire que la seconde est la suite de la première. La première traite la question en général: la question de principe. La Russie vous propose d'établir une entente stipulant la nonaugmentation du chiffre actuel des effectifs de paix entretenus dans les métropoles. Si nous arrivons à une pareille entente, c'est alors que paraît la seconde proposition, la question des chiffres. Chaque pays devra déclarer, si nous le trouvons nécessaire, le total en chiffres ronds ou en chiffres précis c'est encore selon notre décision de ses troupes entretenues en temps de paix. Il est à définir s'il est question du nombre des soldats seulement sans compter les officiers et les sous-officiers. Notre proposition vise seulement le nombre total des soldats.

Il faudra déclarer ensuite le nombre total des recrues pour chaque année et qui ne pourra pas être dépassé pendant la durée de l'entente. Enfin, il faudra fixer le nombre d'années que le soldat reste sous les drapeaux, car vous savez bien, Messieurs, que le changement de ce terme influe sur le total de l'armée territoriale.

Voilà de quoi il s'agit dans le second paragraphe de la proposition russe.

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Dans les deux propositions il s'agit des troupes entretenues dans les métropoles: les troupes coloniales sont excludes; car les colonies se trouvant toujours en danger ou même en état de guerre, il ne paraît donc pas possible d'interdire l'augmentation des troupes coloniales. La Russie n'a pas de colonies proprement dites, des possessions absolument séparées par la mer. Mais, nous avons des territoires qui, sous le point de vue de leur défense, se trouvent dans les mêmes conditions que les colonies, car ils sont separés du pays sinon par la mer, du moins par des distances énormes et la difficulté des communications: c'est l'Asie Centrale et la circonscription militaire de l'Amour. Les deux sont extremêment éloignées du centre de l'empire; dans les deux les troupes sont peu nombreuses et se trouvent en face d'armées très considérables qui sont plus près de nos troupes que les renforts que nous pouvons envoyer de Russie. Il n'y a donc pas moyen de mettre ces territoires éloignés dans les mêmes conditions que le centre du pays et de s'interdire la possibilité d'augmenter ces troupes en cas de nécessité; par conséquent, ces territoires doivent être considérés comme des colonies.

Le troisième point vise le budget ordinaire, c'est-à-dire le budget nécessaire pour l'entretien des troupes existantes; la fabrication des armes et les constructions qui ne sortent pas de l'ordinaire. Mais quand il s'agit du changement complet de canons ou de fusils ainsi que de la réconstruction des places fortes exigée par l'effet du nouveau canon de siège, la fabrication de la nouvelle arme demande des sommes enormes qui ne peuvent être trouvées dans les limites du budget ordinaire. Ces sommes là sont demandées par les Gouvernements de tous les pays en dehors du budget ordinaire; c'est le budget extraordinaire qui ne peut être ni prévu ni fixé. La haute Assemblée ayant sactionné le changement des armements, a sanctionné d'avance aussi le budget extraordinaire. (Ibid., p. 36.)

Capt. Schéine, technical delegate from Russia, proposed the following regulations in regard to naval armaments:

Accepter le principe de fixer, pour un terme de trois ans, le montant des budgets de la marine avec l'engagement de ne pas en augmenter le total pendant cette période triennale et l'obligation de faire connaître à l'avance pour la dite période:

1. Le total des tonnes des vaisseaux de guerre, qu'on se propose de construire, sans préciser les types mêmes des bâtiments; 2. Le nombre des officiers et des équipages de la marine;

3. Les dépenses pour les travaux des ports tels que forts, bassins et arsenaux, etc. (Ibid., p. 34.)

These proposed regulations were submitted to a subcommittee for examination and report. The subcom

REPORT OF COMMITTEE, 1899.

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mittee was unable to reach any satisfactory conclusion. No practical method of arriving at a basis for reduction was found. The report of the committee was frankly admitted to be unsatisfactory. The essential parts were as follows:

Le Capitaine Schéine, après avoir constaté que le budget de la marine, visé dans les propositions russes, comprend le budget extraordinaire aussi bien que le budget ordinaire, a fait cette communication importante, qu'il est bien entendu que chaque Puissance garde une liberté entirère relativement au montant de la somme qu'elle s'engage, éventuellement pour un terme de trois ans, à ne pas dépasser. La Russie elle-même se propose préalablement de fixer le montant à 10 pour cent de plus que son budget actuel, mais chaque Puissance pourrait choisir comme base de l'engagement un budget augmenté dans la mesure qui lui paraît nécessaire, en allant jusqu'au maximum des augmentations annocées par les Puissances.

De l'échange de vues qui a eu lieu dans la Sous-Commission, il ressort :

1. Que quelques délégués entrevoient, en effet, une possibilité d'accepter, en principe, les propositions russes, mais doivent attendre pour se prononcer définitivement les instructions de leurs Gouvernements.

2. Que la majorité des délégués de la Sous-Commission n'a pas voulu se prononcer dans ce sens, attendu que, de prime abord, des difficultés constitutionnelles s'opposeraient, dans les pays parlementaires, à lier d'avance le vote budgétaire des assemblées législatives.

Lorsqu'enfin, après une discussion prolongée, il a paru impossible d'arriver à un accord ou de trouver un expédient autre que celui de laisser la question ouverte, le Président, M. Van Karnebeek, a proposé que les délégués recommanderaient à leurs Gouvernements une étude des propositions russes qui leur permettrait d'en décider dans une conférence ultérieure.

Cette proposition n'ayant pas obtenu la sanction de la SousCommission (5 voix pour, 5 voix contre et 5 voix s'abstenant), celle-ci a du passer au vote sur une motion du Capitaine Schéine, ayant pour but d'inviter les délégués à obtenir, dans le plus court délai possible, des instructions leur permettant de se prononcer avant la fin de la Conférence, d'une manière définitive, sur les propositions du Gouvernement russe. Sept voix ayant voté pour, une voix contre et sept s'abstenant, cette proposition du Capitaine Schéine a dû être regardée comme adoptée; et la Sous-Commission, ayant ensuite chargé quatre de ses membres de rapporter le résultat de ses délibérations à la première Commission, les soussignés, formant ce comité de rédaction, ont donc l'honneur de

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