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commerce. Correspondant attitré du ministre qui le faisait nommer et le dirigeait, l'Intendant des provinces est vraiment son collaborateur par les actes et par les paroles. Il doit tout savoir, il est agent d'information et d'exécution, il est l'homme du roi; mais il est aussi l'organe des ministres et spécialement du Contrôleur général. L'intervention de l'Intendant n'était pas seulement utile, elle était nécessaire (1).

A peine arrivé au pouvoir, le nouveau Contrôleur général des finances avait mis tout en branle. Sur ses conseils, les Intendants, ses anciens collègues, lui donnèrent des études, des enquêtes, des rapports sur la situation des esprits et l'état d'un personnel qui pût venir à son secours. Les Intendants répondirent avec zèle; mais leurs premières réponses furent naturellement différentes, suivant le milieu dans lequel elles pouvaient évoluer. Quelques Intendants eurent le courage d'avouer que la défiance paralyserait tout effort spontané, et que, du côté des cultivateurs comme des Académies, le temps seul pourrait triompher de l'universelle apathie. Méliand, Intendant de Soissons, déclara que le progrès ne pourrait s'accomplir que par un accord et une action directe de l'Administration et des propriétaires sur l'ignorance de la population dans les campagnes. Enfin quelques Intendants, à force de zèle et de travail, parvinrent à faire des réunions sous leurs présidences et à gagner la faveur momentanée des futures institutions agricoles.

L'entreprise de Bertin offrait de grandes difficultés. Il trouvait des obstacles dans l'ignorance et la méfiance

(1) Cf. Les Intendants de province sous Louis XVI, par Ardascheff et Jousserandot. Paris, 1909.

des gens de travail, l'antagonisme des institutions locales, la diversité des caractères des habitants, des régimes de cultures, la rivalité des autorités et des académies. Que faire de mieux, si ce n'est de confier au zèle des Intendants le soin de favoriser la création d'une Administration générale par des décrets uniformes? En un mot, dans cette campagne, de chercher la victoire dans la confiance et non dans l'autorité? Tel fut le plan de Bertin et ce plan était d'autant plus sensé qu'il laissait libre l'entrée en ligne des collaborations les plus inattendues, des unions les plus efficaces.

Au milieu de ces masses profondes, ignorantes et malheureuses qui remplissaient nos campagnes et qu'on appelait des « laboureurs », se trouvaient, à cette époque, des propriétaires qui aimaient leurs terres et cherchaient à les mieux cultiver. Malesherbes, auquel il faut souvent revenir, a parlé longuement de l'histoire des frères Duhamel, de M. de Fougeroux, de M. de La Luzerne, de M. de La Galissonnière, de ses voisins et de lui-même. Il citait, il est vrai, des modèles.

Il y avait donc des praticiens véritables qui soutenaient, de leurs vœux et de leurs efforts, la campagne menée par les savants et l'Administration royale en faveur des progrès agricoles; mais ces bonnes volontés, ces compétences étaient isolées; il fallait un homme. qui remuât tout le monde des gentilshommes campagnards, par la popularité de ses succès. Tel fut le marquis de Turbilly. Jeune encore, possesseur de vastes domaines dans l'Anjou, il se jeta, par vocation, dans une lutte contre les mauvaises terres, contre les mauvaises pratiques, contre l'ignorance et l'incurie des populations qui l'entouraient.

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