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48° Fait-on ramasser les récoltes à prix d'argent, ou bien en donnant une portion dans les grains?

49° Sont-ce les habitans du pays qui font les récoltes et tous les autres travaux de la campagne, ou bien est-on obligé d'y employer des journaliers venans d'ailleurs?

50° Travaille-t-on, dans les villages et dans les campagnes, à filer beaucoup de chanvre; y file-t-on aussi du lin, de la laine ou du coton; y fait-on de la toile ou quelques étoffes grossières?

51° Le pays est-il sujet aux inondations?

52o Y a-t-il des maladies épidémiques?

53° La proportion est-elle augmentée ou diminuée ?

54o Enfin, quel est en gros l'état présent de la culture dans le canton?

Ce programme ne renferme aucune question sur les assolements en usage, sur les instruments autres que la charrue, sur les charges et impositions, sur le prix des denrées, sur l'état de la viabilité, sur les foires et marchés, sur la proportion existant entre les divers modes d'exploitation, faire-valoir direct, fermage, métayage, censive, comme aussi entre les exploitants du sol, grands, moyens et petits cultivateurs, maxima et minima pour chacune de ces trois catégories. Tel qu'il a été formulé, néanmoins, ce programme dénotait une connaissance déjà approfondie des conditions de l'économie agricole et un progrès sérieux.

Dans sa troisième séance du 9 avril, la Société élut comme correspondants : Dom Poirier, cellerier de l'abbaye de Saint-Denis, d'Elu, ancien prévôt de Lille, et Bercher, laboureur à Daumont, puis on entendit un Mémoire de M. Navarre sur l'état actuel de l'agriculture dans le canton de Villeneuve-sous-Dammartin. Au cours de la quatrième séance, tenue le 16 avril,

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on opéra la répartition des Élections (1) de la Généralité de Paris entre les quatre bureaux de la Société, et le Bureau de Paris reçut, dans sa circonscription, les Élections de Paris, de Melun, d'Étampes, de Pontoise, de Mantes, de Montfort-l'Amaury, de Dreux, de Nemours, de Montereau et de Nogent-sur-Seine.

Dès le 3 avril, le Secrétaire perpétuel avait transmis au Contrôleur général l'extrait de la délibération par laquelle la Société sollicitait l'autorisation de nommer ses associés. Le 14 du même mois, grâce aux démarches actives de Bertier de Sauvigny, cette autorisation fut accordée par le roi, et, le 23, la Société procéda à cette élection, dans sa cinquième séance, en nommant les personnes suivantes (2) :

21. M. le maréchal d'Estrées, ministre d'État, chevalier des ordres du roi.

22. M. le comte de Saint-Florentin, ministre et secrétaire d'État, chevalier commandeur des ordres du roi.

23. M. Bertin, Conseiller ordinaire au Conseil royal, Contrôleur général des finances.

24. M. Trudaine, Conseiller d'État au Conseil royal et Intendant des finances.

25. M. de Courteille, Conseiller d'État et Intendant des finances.

26. M. l'abbé Bertin, Conseiller d'État.

(1) A cette époque, les Élections formaient, dans chaque Généralité, une division administrative analogue à celle de l'arrondissement dans nos départements actuels. La Généralité était administrée par un fonctionnaire portant le nom d'Intendant, et l'Élection, par un foncnaire nommé Subdélégué.

(2) Ces associés étaient membres au même titre que les associés nationaux et les membres étrangers actuels. Les membres du bureau étaient ce que sont aujourd'hui les membres titulaires.

27. M. Trudaine de Montigny, Conseiller d'État et Intendant des finances en survivance.

28. M. Parent, premier commis des finances.

29. M. l'abbé Farjonel, Conseiller au Parlement, chanoine de Notre-Dame.

30. M. l'abbé de Malherbe, chanoine de NotreDame.

31. M. le Comte d'Ayen.

32. M. de Montclar, Procureur général du Parlement d'Aix.

33. M. le Marquis de Marigny, Secrétaire-commandeur des ordres du roi, directeur et ordonnateur des bâtiments, jardins et arts du roi, académies et manufactures royales.

34. M. de Beaumont, Conseiller d'État et Intendant des finances.

35. M. de Buffon, Intendant du Jardin Royal des Plantes, membre de l'Académie française et de l'Académie des sciences.

36. M. de Montigny, Trésorier de France, membre de l'Académie des sciences.

37. M. Duhamel du Monceau, Inspecteur général des arsenaux de la marine, membre de l'Académie des sciences.

38. M. de Jussieu (Bernard), Docteur-régent de la Faculté de médecine de Paris, Démonstrateur des plantes au Jardin du roi, membre de l'Académie des sciences.

39. M. Tillet, Commissaire du roi pour les essais et affinages à la Monnaie, membre de l'Académie des sciences.

40. M. de Monthion, Maître des requêtes.

41. M. Patullo.

42. M. de d'Angeuil, Maîtres des comptes.

43. M. Delisle.

44. M. d'Ogny, Trésorier général des États de Bourgogne.

45. M. Prépau.

46. M. de Butré.

47. M. Roux, médecin de la Faculté de Paris et chimiste.

On élut ensuite pour correspondant M. Moreau, directeur des fermes du roi, à Melun, et la séance fut terminée par la lecture d'un Mémoire de Dom Busson sur l'état actuel de l'agriculture dans le canton d'Avrainville, près Arpajon.

Voici la Société d'Agriculture de la Généralité de Paris constituée. Elle siège à l'Hôtel de l'Intendance. Le Commissaire du roi est l'Intendant Bertier de Sauvigny.

Avant d'entrer dans le détail de l'histoire de la Société, faisons connaissance avec son premier personnel. Signalons, par quelques mots d'éloge et de justice, les noms de ceux qui furent jugés dignes de travailler à l'amélioration de l'agriculture et qui, par deux élections séparées, devaient désormais figurer sur la liste des membres de la Compagnie.

Au premier rang, nous trouvons l'abbé Lucas, chanoine de Notre-Dame; Favre d'Aunoy, Procureur général de la Congrégation de Sainte-Geneviève; Dom Busson, grand prieur de l'Abbaye de Saint-Germaindes-Prés, abbé régulier de l'Abbaye du Pin, de l'ordre de Citeaux et proviseur du collège de Saint-Bernard. Les personnes choisies dans l'ordre du clergé n'ont

laissé aucun souvenir; mais elles représentaient des intérêts très considérables et, en général, les intérêts agricoles étaient, de la part du clergé, l'objet d'une attention, je dirais mieux, d'une affection particulière. On ne peut pas en dire autant des terres de la noblesse; mais il y avait d'honorables exceptions.

Ce n'était pas au titre de propriétaires praticiens que de grands personnages figurèrent parmi les membres de la Société, mais plutôt comme représentants de l'ordre de la noblesse.

Nous trouvons, en tête des nobles, membres du bureau, Charles-François de Montmorency-Luxembourg, prince de Tingry. Il ne devait pas faire grande figure dans la nouvelle Société, mais il consentit à donner son nom à une œuvre agricole, vingt ans avant les La Rochefoucauld, les Noailles et les Béthune. II lui resta fidèle pendant vingt-cinq ans.

Dans l'éloge de Trudaine, il est dit que sa fille épousa M. de La Tour-Maubourg et que Mile de La Tour-Maubourg épousa le prince de Tingry. Il est très probable que Trudaine avait inscrit son petitgendre parmi les membres de la Société royale d'Agriculture.

En tout cas, dans la liste des associés de 1785, le prince de Tingry est qualifié de capitaine des gardes, et lieutenant général du roi. Il mourut en 1787.

Le comte de Guerchy, fils d'un des plus braves officiers des armées de Louis XV, était, en 1761, chevalier des ordres du roi et lieutenant général. Le premier, il fut nommé, au scrutin, président de la Société d'agriculture. Après la paix de 1763, on le retrouve ambassadeur à Londres, où il mourut. Son fils devait

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